Autonomisation des femmes: L’Unfpa s’enquiert de la mise en œuvre du projet Swedd en Côte d’Ivoire

Le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa), dans le cadre du projet Swedd (Projet d’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel, Ndlr), accompagne la Côte d’Ivoire en matière de santé reproductive et d’amélioration du dividende démographique.

Bilan de la phase 1 du projet Swedd

La Directrice Régionale du Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) pour l’Afrique de l’ouest et le centre, Argentina Matavel a échangé, vendredi 11 février 2022, avec la ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Myss Belmonde Dogo sur les défis et les perspectives pour l’avancement du projet d’autonomisation des femmes et jeunes filles en Côte d’Ivoire. 

"La population vulnérable est une cible commune pour les Nations unies"

Cette rencontre a été l’occasion de dresser le bilan de la première phase du projet d’autonomisation des femmes et de la jeune fille. À cet effet, la représentante Régionale de l’Unfpa, Argentina Matavel a félicité la Côte d’Ivoire, et singulièrement la ministre Belmonde Dogo, pour les résultats probants obtenus dans le cadre de la première phase du projet Swedd. «Votre ministère aide à prendre tout le monde en compte dans le développement de la Côte d’Ivoire. Et comme les Nations unies, vous travaillez pour les plus vulnérables. C’est dire que la population vulnérable est une cible commune pour les actions des Nations unies et de votre département », a mentionné Argentina Matavel. Elle a soutenu que les questions de planification familiale et d’éducation sexuelle sont le centre d’épanouissement de la femme, raison pour laquelle, dira-t-elle, le Gouvernement ivoirien a accordé une importance capitale au projet Swedd.

Argentina Matavel a affirmé que l’autonomisation de la femme et de la jeune fille sera une réalité que lorsque les pays concernés par le projet Swedd investiront dans la santé reproductive et la planification familiale. « La planification familiale doit donner le choix à la femme de mieux organiser sa vie. Tant que cette question n’est pas maîtrisée, les indicateurs socio-économiques seront à la baisse », a prévenu la représentante Régionale de l’Unfpa.

"La planification familiale doit donner le choix à la femme de mieux organiser sa vie"

Argentina Matavel a fait remarquer que malgré les acquis enregistrés en Côte d’Ivoire dans le cadre de la mise en œuvre du projet Swedd, beaucoup reste encore à faire. La Directrice Régionale de l’Unfpa a déploré l’inadéquation entre le niveau de la croissance économique et les chiffres relatifs à la planification familiale et la mortalité maternelle.  

Recommandations de l'Unfpa à la Côte d'Ivoire

Pour relever ce défi, la Directrice Régionale de l'Unfpa recommande à la Côte d’Ivoire la mise en application rapide de l’observatoire national du dividende démographique, un outil d’aide à la décision qui permettra, selon elle, de disposer des données fiables sur les différentes thématiques liées au dividende démographique. Notamment le niveau de planification familiale des femmes. Des analyses qui vont susciter des investissements dans les domaines de la santé et l’éducation des cibles du projet.

Dans cette dynamique, Argentina Matavel a aussi insisté sur l’adoption urgente de la loi sur la santé reproductive de la jeune fille en Côte d’Ivoire qui, a-t-elle dit, contribuera à apporter une réponse à cette problématique.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la phase 2 du projet Swedd, la représentante Régionale de l’Unfpa, Argentina Matavel a rassuré la ministre de la Solidarité que l’Institution qu’elle représente se tient entièrement à la disposition de la Côte d’Ivoire pour un appui technique. «Ces échanges sont une opportunité de renforcer la coopération entre la Côte d’Ivoire et l’Unfpa, notamment dans le cadre du nouveau plan stratégique de l'Unfpa (2022-2025) qui met l'accent sur l’accélération des stratégies et interventions pour mettre fin aux décès maternels évitables, aux besoins non satisfaits de planification familiale et aux violences basés sur le genre et aux autres pratiques néfastes», a-t-elle affirmé.

Réaction de Myss Belmonde Dogo

Tenant compte des observations de la Directrice Régionale de l’Unfpa, la Côte d’Ivoire entend, dans le cadre de la deuxième phase du projet Swedd, élargir son champ d’action et l’adapter à ses réalités principalement dans les zones les plus reculées du pays.

"Le projet Swedd en Côte d'Ivoire aura de meilleurs résultats en 2022"

Sur la question de l’hygiène menstruelle, la ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté a annoncé la formation de jeunes filles à la fabrication de serviettes hygiéniques. « Nous avons constaté qu’elles sont nombreuses, les jeunes filles qui ont du mal à gérer et à vivre leurs menstrues dans la dignité. Et cela impacte négativement leur cursus scolaire. Il est donc important de les former à la conception locale de ces protections hygiéniques », a dit Myss Belmonde Dogo. Elle a indiqué également le renforcement de la sensibilisation sur l’éducation sexuelle des jeunes filles afin d’éviter les grossesses indésirées. Selon la ministre de la Solidarité, « le Projet Swedd en Côte d’Ivoire aura de meilleurs résultats en 2022 ».

Activités en cours dans la phase 2 du Swedd

Le Coordonnateur par intérim du projet Swedd Côte d’Ivoire, Lassina Touré, a rappelé les activités en cours dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase du projet. Il s’agit de la poursuite de la campagne sur l’éducation des filles et le leadership féminin dénommée « Stronger Together » ; l’évaluation des compétences des structures d’encadrement du projet et le recrutement des consultants pour la communication sur le changement de comportement.

La prochaine rencontre du comité régional de pilotage du Swedd est prévue en mars 2022 à Nouakchott en Mauritanie et sera l’occasion de partager les expériences et faire l’évaluation du projet entre les ministres assurant la tutelle dans les 9 pays membres.

Le projet Swedd, faut-il le rappeler, couvre neuf pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre à savoir: le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, et le Tchad. La troisième phase du projet verra l’adhésion de 3 autres pays. Vu l’intérêt qu’accordent les États aux questions d’autonomisation des femmes, le Fonds des Nations unies pour la populations (Unfpa) préconise une collaboration étroite entre les structures partenaires techniques pour l’avancement du projet.