Programme National Passeport-Compétences : La phase pilote lancée par Aka Aouelé et Karitia Coulibaly

Le Programme National Passeport-Compétences repose sur une démarche renouvelée de la formation professionnelle. Il s’articule autour de trois piliers essentiels. L’identification précise des besoins en compétences des entreprises locales afin de mieux adapter l’offre de formation aux exigences du marché du travail ; le renforcement ciblé des qualifications des jeunes, notamment ceux en dehors du système scolaire classique, pour une meilleure employabilité ; et l’établissement d’un cadre collaboratif entre les acteurs économiques et territoriaux en vue de favoriser des partenariats durables et efficaces.

Une approche innovante

Cette approche innovante répond à un défi majeur en Côte d’Ivoire : l'inadéquation entre l'offre de formation et les besoins réels du marché du travail, qui constitue un frein considérable à l’emploi des jeunes. En ciblant les secteurs porteurs et en impliquant les entreprises dès la conception des formations, ce programme entend combler ce fossé et améliorer significativement l’insertion professionnelle des bénéficiaires.

La cérémonie de lancement a rassemblé divers acteurs clés : représentants du corps préfectoral, entreprises privées, organisations professionnelles, associations de femmes et partenaires du développement. Cette diversité de participants témoigne de l’approche inclusive du programme, qui vise à impliquer l’ensemble des parties prenantes pour maximiser son efficacité.

Mme Karitia Coulibaly De Medeiros a mis en avant la nécessité d’une synergie entre les acteurs économiques et institutionnels pour garantir le succès du programme

La Directrice Générale de l’AGEFOP, Mme Karitia Coulibaly De Medeiros, a insisté sur l’importance de cette dynamique collective. Elle a mis en avant la nécessité d’une synergie entre les acteurs économiques et institutionnels pour garantir le succès du programme.

De son côté, le préfet de région, Legré Koukougnon, a souligné l’engagement de l’État en faveur des initiatives favorisant l’insertion socio-professionnelle des jeunes. Il a également appelé à une coordination efficace entre les différents acteurs pour assurer une mise en œuvre harmonieuse et des résultats tangibles.

L’une des particularités du Programme National Passeport-Compétences réside dans son ancrage territorial. La phase pilote, lancée dans le Sud-Comoé, a été conçue en tenant compte des spécificités économiques locales. Les secteurs identifiés comme prioritaires sont l’agriculture et l’agro-industrie, qui constituent l’épine dorsale de l’économie locale ; le tourisme, l’hôtellerie et la restauration, secteurs en plein essor dans la région côtière ; l’agropastoral, pour exploiter pleinement le potentiel des ressources naturelles ; les mines et le pétrole, qui offrent des opportunités d’emplois techniques et spécialisés.

Optimiser l’impact du programme…

Cette orientation sectorielle permet d’optimiser l’impact du programme en concentrant les efforts sur les filières présentant les meilleures perspectives d’emploi. Elle garantit également que les jeunes bénéficiaires acquièrent des compétences directement exploitables par les entreprises locales.

L’expérimentation du programme dans le Sud-Comoé servira d’observatoire pour évaluer son efficacité et ajuster les dispositifs avant une éventuelle extension à l’échelle nationale. Parmi les résultats attendus, on note une meilleure articulation entre la formation et les besoins du marché du travail, réduisant ainsi le chômage des jeunes ; un engagement accru des entreprises dans le processus de formation et d’insertion professionnelle ; l’élaboration d’une feuille de route opérationnelle partagée par l’ensemble des acteurs impliqués, garantissant la pérennité du programme.

Son approche intégrée et territorialisée pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives similaires en Afrique

Le Programme National Passeport-Compétences constitue une avancée significative dans le paysage des politiques publiques de formation professionnelle en Côte d’Ivoire. Son approche intégrée et territorialisée pourrait servir de modèle pour d’autres initiatives similaires en Afrique.

Les enseignements tirés de cette phase pilote nourriront une réflexion plus large sur les mécanismes d’insertion professionnelle des jeunes dans un contexte africain en mutation. Si les résultats escomptés sont atteints, le programme pourrait devenir un outil clé pour lutter contre le chômage et favoriser le développement économique inclusif du pays.