Côte d’Ivoire : des chercheurs découvrent des cas de leishmaniose et proposent des plantes naturelles comme remède

La leshmaniose, une maladie grave

Dans le cadre d’un projet de recherches sur les maladies tropicales négligées lancé en 2021, une équipe de chercheurs ivoiriens provenant de divers laboratoires ont annoncé des cas de lechmaniose en Côte d’Ivoire. Il s’agit d’une maladie parasitaire causée par la piqure d’un insecte appelé phlébotome. 

Selon le Dr Kipré Gueyrraud Rolland, maitre des recherches à la faculté des sciences de l’Université Félix Houphouët-Boigny et coordinateur dudit projet de recherches, cette maladie est « parfois prise pour des pathologies telles que l’ulcère de Buruli » alors qu’elle n’a « rien à y voir ». Le spécialiste indique qu’il existe trois grandes formes de la manifestation clinique de la maladie à savoir la leshmaniose cutanée (peau), la leshmaniose viscérale (organes internes) et la leshmaniose muquo-cutaneuse (qui touche la bouche, le nez et la gorge).

Nous avons pris les devants pour chercher des remèdes à base de plantes médicinales pour pouvoir traiter cette pathologie 

« Nos collègues médecins ont travaillé sur ces pathologies en traitant l’ulcère de Buruli et ont vu que la plaie ne guérissait pas et après avoir fait des tests à partir des échantillons, ils ont découvert que c’était des cas de leishmaniose. Elle existe donc en Côte d’Ivoire. Pour l’instant, nous ne savons pas quelle est l’ampleur de cette maladie à l’échelle nationale en Côte d’Ivoire mais nous en tant que pharmacologues, nous avons pris les devants pour chercher des remèdes à base de plantes médicinales pour pouvoir traiter cette pathologie », a-t-il déclaré.

Découverte de quatre plantes empêchant la croissance du parasite  

L’OMS estime dans une publication parue sur son site officiel le 8 janvier 2022, que 700 000 à 1 million de nouveaux cas se déclarent chaque année. Ne sachant pas à quelle proportion la maladie existe à l’échelle nationale, Dr Kipré et ses associés Dr Djyh Bernard (Université San Pedro), Dr Ouattara Lacinan (UNA), Dr Agrè Don Josette (UFHB ), Dr Kamo Emilie (IPCI) et Dr Offoumou Rostand (UFHB) tous supervisés par le Professeur Djaman Allico Joseph ont anticipé en se mettant à la recherche d’un remède. Ils ont ainsi découvert l’existence de plantes naturelles pouvant stopper la croissance du parasite à l’origine de la maladie.

« Le projet visait à mettre le parasite en contact avec des plantes médicinales de la Côte d’Ivoire. Nous avons mené des investigations et sur trente plantes que nous avons collectées, quatre empêchent la croissance du parasite. Nous les avons retenues. Ce sont de très bons résultats », se réjouit Dr Kipré.

Soutenue financièrement par le Centre de développement pour la recherche internationale (CDRI) du Canada et du Fonds pour la science, la technologie et l’innovation (FONSTI) de Côte d’Ivoire, cette équipe de chercheurs veut promouvoir les traitements à base de plantes naturelles « moins couteux et non-toxique » afin de contribuer à faciliter l’accès à la santé. Les chercheurs demandent surtout des moyens supplémentaires afin d’approfondir leurs recherches et proposer un traitement définitif contre la leshmaniose.