La CEDEAO va devenir l'"ombre d’elle-même", affirme cette femme politique ivoirienne

Dans une interview accordée à Sputnik Afrique, elle a souligné les défis auxquels l'organisation régionale pourrait faire face si elle n'adapte pas sa vision aux changements majeurs en cours sur le continent africain.

"Le monde évolue vers une multipolarité, et l'Afrique ressent déjà ces changements. Toute organisation régionale qui veut rester pertinente doit s'ajuster à cette réalité. La CEDEAO doit être en première ligne de cette transformation, sinon elle risque de devenir l'ombre d'elle-même dans les années à venir", a averti la représentante politique.

Le cas Macky Sall

Parmi les points de friction soulevés figure la position de la CEDEAO vis-à-vis du Sénégal, notamment lors des récentes élections présidentielles.

Mme Nome Grace S. Essoh critique sévèrement l'approche de l'organisation régionale, affirmant qu'elle néglige la véritable compétence du Conseil constitutionnel dans le report des élections, attribuant à tort cette responsabilité au Président Macky Sall.

"La CEDEAO est au courant que le Président Macky Sall n'a pas le pouvoir de reporter les élections présidentielles, une compétence qui relève du Conseil constitutionnel. Cependant, l'organisation ne tient pas compte des circonstances entourant l'adoption de la loi à l'Assemblée nationale", explique-t-elle.

Des conséquences potentiellement graves

La crédibilité de la CEDEAO a également été mise en cause par Mme Essoh, soulignant les sanctions imposées à ceux qui ont quitté la Communauté pour des raisons qu'elle qualifie de "légitimes et justifiées".

1. Après le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO, le FMI annonce une excellente nouvelle au trio.
L.FRII
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— Sangan Kouadjo (@blyskouam) February 10, 2024

Elle rappelle que son parti avait précédemment dénoncé la nature "excessive et impertinente" de ces sanctions, qualifiant la posture de la CEDEAO de "irrationnelle et inacceptable".

La représentante politique met en garde contre les conséquences potentiellement graves si la CEDEAO ne s'adapte pas rapidement aux réalités émergentes du continent africain, soulignant la nécessité d'une réévaluation urgente de ses politiques et positions.