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Cas de Simone Gbagbo : Les révélations du procureur de la République
Publié le : 01 février 2014 par Alain Bouabré

Selon le procureur Richard Adou, le transfèrement à la Cpi ne relève pas de sa compétence
Il n'est pas de ces hommes de loi qui ont la langue pendue. Christophe Richard Adou, procureur de la République, parle peu ou presque pas.
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Mais invité, le vendredi 31 janvier 2014, à la réunion de l'Action mondiale des parlementaires qui se tenait à l'Assemblée nationale au Plateau, le magistrat s'est quelque peu lâché. Il s'est prononcé sur le cas du transfèrement de Laurent Gbagbo à la Haye, le refus des autorités ivoiriennes de mettre Mme Simone Gbagbo à la disposition de la Cpi et sur l'impuissance de la justice face aux dérives de dirigeants africains. Concernant Laurent Gbagbo, Christophe Richard Adou a dit que '' pour mener une action judiciaire, il faut un procureur, un juge d'instruction et des policiers. Mais vous savez qu'à la fin de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, l'Institution judiciaire était à terre. Et comme nous avons marqué notre adhésion à la Cpi (Cour pénale internationale : Ndlr), nous leur avons demandé de prendre le relais, c'est ainsi que Laurent Gbagbo a été transféré ''. Du point de vue du procureur de la République, la Justice ivoirienne a la capacité de poursuivre, étant donné que l'Institution a pleinement repris ses activités. Il a souligné que la Cpi '' n'a qu'une compétence supplétive''. Le procureur a précisé que la Justice a engagé des poursuites sans faire la part des accusés. Au sujet de Mme Simone Gbagbo, Christophe Richard Adou a fait noter que le processus, en ce qui la concerne est en cours. '' Nous avons la capacité de la juger ici. Les arguments présentés à la Cpi ont convaincu (la Cpi : Ndlr) et nous avons pris nos responsabilités », a-t-il confié, pour justifier le refus de la Côte d'Ivoire de transférer l'ex-première Dame à la Cpi. Ce qu'il faudrait comprendre, a insisté le patron du parquet, c'est que « les décisions de transfèrement n'appartiennent pas au procureur. Cela se passe au plus haut niveau ». Autrement dit, selon le procureur, ces décisions relèvent de la compétence de l'Exécutif.
Par ailleurs, le chef du parquet a donné son opinion sur la notion de l'impunité dont se rendrait coupable la Justice relativement à la commission de crimes massifs. « Lorsqu'on parle de crimes massifs, c'est quand les dirigeants politiques utilisent les moyens de l’État pour le faire et qu'il n'y a personne pour les empêcher. A un moment donné, la chaîne de l’État se brise. Quand cela se passe, c'est une folie collective. Comment voulez-vous que la Justice qui fait partie de cette chaîne puisse entrer en action et donner sa poitrine ? Il ne s'agit donc pas d'impunité. Et ce n'est qu'après la crise que la Justice une fois rétablie entame des actions à partir de témoignages », a-t-il déclaré. C'est pourquoi, le procureur a fait un plaidoyer : « Il y a lieu de légiférer en matière de protection des témoins » .
A.BOUABRE
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Alain Bouabré
Journaliste Reporter
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