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Présidentielle 2025 : Tidjane Thiam en danger d’exclusion de la liste électorale ?

Publié le : 16 mars 2025 par Samuel KADIO

Le président du PDCI, Tidjane Thiam © DR

Le président du PDCI, Tidjane Thiam © DR

À quelques heures de la remise de la liste électorale, Tidjane Thiam alerte sur une remise en cause de sa nationalité ivoirienne, menaçant ainsi sa candidature à la présidentielle de 2025.

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Alors que la Commission Électorale Indépendante (CEI) s’apprête à remettre la liste électorale aux partis politiques ce 17 mars, une incertitude grandissante plane sur la candidature de Tidjane Thiam. Des informations en circulation évoquent la possibilité que le président du PDCI-RDA ne figure pas sur cette liste, ce qui l’empêcherait de se présenter à toute élection en Côte d’Ivoire.

Ce scénario, qui prend de l’ampleur au sein même du PDCI, semble trouver un écho dans les déclarations du principal concerné. En déplacement à Paris, Tidjane Thiam a dénoncé, ce samedi 15 mars 2025, une tentative de remise en cause de sa nationalité ivoirienne, qui pourrait conduire à son exclusion du processus électoral.

"On n'essaie de m'éliminer"

« (...) Je crois que 15 ans de rattrapage ça suffit. Il faut donner les mêmes chances à tout le monde et que le meilleur gagne. C'est un peu comme cette élection, puisqu'on n'essaie de m'éliminer », a révélé Thiam, en parlant des inégalités sociales. 

« Moi j'ai toujours cru en la compétition. Allons-y, allons à des élections et que le meilleur gagne. Et puis c'est fini. (...) Essayer d'éliminer les gens de la compétition, ça ne marche pas », a-t-il ajouté, laissant entendre qu'une manœuvre se préparait contre lui.

Face à la diaspora ivoirienne dans l'Hexagone ce samedi, le leader du PDCI a aussi exprimé son indignation quant au traitement qu’il dit subir en Côte d’Ivoire. « Lorsque l’on voit la manière dont je suis traité aujourd’hui, cela ne contribue en rien à renforcer la confiance du monde envers la Côte d’Ivoire », a-t-il lancé, évoquant les nombreux soutiens qu’il reçoit à l'international, notamment de Mark Carney, nouveau Premier ministre du Canada.

« Que cela plaise ou non, je suis connu et respecté, a-t-il affirmé. Et pourtant, ici, on me rejette, on me dénigre, et (...) on s’apprête même à remettre en question ma nationalité ivoirienne. Quelle image cela renvoie-t-il de notre pays ? C’est un spectacle affligeant. »

L'article 48 en cause 

Cette déclaration intervient alors que l’ancien patron du Crédit Suisse est au cœur d’une controverse concernant sa double nationalité française, dont il a entamé les démarches pour se défaire. L’article 48 de la loi de 1961 sur la nationalité est de plus en plus évoqué pour justifier une éventuelle radiation de la liste électorale.

L’article 48 de la loi de 1961 stipule que « Perd la nationalité ivoirienne l'Ivoirien majeur qui acquiert volontairement une nationalité étrangère, ou qui déclare reconnaître une telle nationalité. Toutefois, pendant un délai de quinze ans à compter de l'inscription sur les tableaux de recensement, la perte est subordonnée à l'autorisation du Gouvernement par décret pris sur rapport du garde des Sceaux, ministre de la Justice, et après avis du ministre de la Santé publique et du ministre de la Défense nationale. » Un point que le RHDP tenterait, selon l'entourage de Thiam, d’exploiter. 

« Ce n'est pas nous. Ce fameux article 48 a été adopté sous Félix Houphouët-Boigny, dont il prétend être le petit-fils », a clarifié ce samedi à Yopougon le ministre Amadou Coulibaly, cadre du RHDP et porte-parole du gouvernement, renforçant l’hypothèse d’une exclusion du successeur d’Henri Konan Bédié du fichier électoral de 2025.

Si cette hypothèse se confirmait, elle pourrait barrer la route de Tidjane Thiam à l'élection présidentielle du 25 octobre. Il rejoindrait ainsi d'autres figures politiques de premier plan déjà absentes de la liste électorale, comme l'ancien président Laurent Gbagbo, exclu en raison de sa condamnation par la justice ivoirienne, et Guillaume Soro, exilé et sous le coup d'un mandat d'arrêt.

Une situation qui ne manque pas d’interpeller l’ancien patron du Crédit Suisse : « Et maintenant, on invoque l’article 48 de la loi de 1961 pour prétendre que je ne suis pas Ivoirien ? Vraiment, on en est là ? »

Pour l’heure, aucune clarification officielle n’a été donnée concernant la place de Tidjane Thiam sur la liste électorale. Toutefois, cette situation, si elle advenait, pourrait bien donner lieu à une bataille juridique et politique qui marquerait un tournant dans la préparation de la présidentielle de 2025.


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Article rédigé par

Samuel KADIO

Journaliste Reporter

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