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Nigéria : une sénatrice suspendue après avoir dénoncé le président du Sénat pour harcèlement sexuel

Publié le : 08 mars 2025 par Linfodrome CI

La scène politique nigériane est secouée par une affaire de harcèlement sexuel qui met en lumière les défis auxquels les femmes sont confrontées dans la sphère publique.

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Tout commence le jeudi 20 février 2025, lors d’une séance plénière, lorsque la Sénatrice s’énerve après avoir constaté que son siège a été déplacé. La situation dégénère rapidement, et le Président du Sénat, Godswill Akpabio, ordonne son expulsion par la sécurité. Face à cette décision, d’autres sénateurs interviennent, créant un climat de tension. 

La sénatrice Natasha Akpoti-Uduaghan a été suspendue pour six mois après avoir dénoncé le président du Sénat nigérian, Godswill Akpabio, pour des avances non sollicitées. Cette suspension soulève des questions cruciales sur la protection des femmes dans la politique et sur la manière dont les accusations de harcèlement sexuel sont traitées en Afrique.

 Un contexte de violences sexuelles en Afrique

Le harcèlement sexuel reste un problème majeur en Afrique, où de nombreuses femmes, en particulier dans les secteurs publics et politiques, sont victimes de violences de nature sexuelle. En 2021, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que près de 30 % des femmes en Afrique subissent des violences sexuelles dans leur vie. Les chiffres sont accablants et révèlent la difficulté de briser le silence autour de ces pratiques répréhensibles. L'Afrique, où des tabous culturels entourent souvent ces abus, demeure l'un des continents où les femmes sont le plus vulnérables face à ce genre d'agression.  

Le cas de Natasha Akpoti-Uduaghan illustre malheureusement cette réalité. La sénatrice a courageusement porté plainte contre Godswill Akpabio, l’un des hommes les plus puissants du pays. Pourtant, au lieu de recevoir une protection ou une enquête transparente, elle s'est vue suspendue par ses pairs pour six mois, avec des sanctions sévères telles que la suppression de son salaire, l'interdiction d’accès au Sénat et l'obligation de présenter des excuses avant de reprendre ses fonctions. 

Cela laisse penser qu'une fois encore, les voix des femmes sont muselées, surtout lorsqu'elles s'attaquent à des figures d'autorité.

L’affaire Akpoti-Uduaghan : un symbole de la lutte contre l’impunité

L'affaire Natasha Akpoti-Uduaghan révèle un fossé entre le discours officiel sur les droits des femmes et la réalité du terrain. Cette situation met en évidence le double standard auquel de nombreuses femmes sont confrontées, particulièrement celles qui occupent des postes de pouvoir. 

Les accusations de Natasha Akpaoti-Uduaghan viennent rappeler que le harcèlement sexuel n'est pas un problème isolé, mais un phénomène systémique. En effet, de nombreuses femmes politiques en Afrique ont dénoncé des comportements similaires, mais très peu de ces plaintes ont abouti à des actions concrètes. Ce manque de réactivité et d'engagement des autorités locales et nationales à traiter ces incidents renforce l'impunité, ce qui dissuade souvent les victimes de prendre la parole.

Un appel à la réflexion à quelques heures de la Journée Internationale des Droits des Femmes

Alors que nous nous approchons de la Journée Internationale des Droits des Femmes, qui se célèbre chaque 8 mars, cette affaire devient d’autant plus symbolique. La Journée Internationale des Droits des Femmes est un moment de réflexion sur les progrès réalisés et les défis restants. Cependant, les événements qui se déroulent au Nigéria témoignent des limites des avancées en matière de droits des femmes. Comment célébrer les progrès si, dans de nombreux pays, les femmes qui dénoncent des violences sexuelles sont punies plutôt que protégées ?

L’impunité et le manque de soutien aux victimes, comme dans le cas de Natasha Akpoti-Uduaghan, soulignent les obstacles structurels qui persistent pour que les femmes puissent occuper pleinement leurs rôles dans la société sans crainte de violences ou de répression.

Fatima SAWADOGO 


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Article rédigé par

Linfodrome CI

Journaliste Stagiaire

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