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Cacao : L'État ivoirien et les planteurs, victimes du modèle de commercialisation - Vers une refonte ?

Publié le : 01 avril 2024 par Samuel KADIO

Le président ivoirien Alassane Ouattara le 3 juillet 2022 au sommet de la Cédéao, qui se tenait à Accra, au Ghana. REUTERS - FRANCIS KOKOROKO

Le président ivoirien Alassane Ouattara le 3 juillet 2022 au sommet de la Cédéao, qui se tenait à Accra, au Ghana. REUTERS - FRANCIS KOKOROKO

La flambée du prix du cacao au-dessus de 10 000 dollars la tonne met en lumière les déséquilibres du modèle de commercialisation en Côte d'Ivoire, selon un rapport, qui appelle à une refonte pour mieux protéger les intérêts des producteurs.

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Le prix du cacao a grimpé cette semaine au-dessus de 10 000 dollars la tonne, marquant un nouveau record sur les marchés mondiaux des matières premières. Une flambée qui s'explique par plusieurs facteurs, notamment la baisse de la production dans les principales régions cacaoyères, conséquence des conditions météorologiques défavorables et des défis logistiques.

Un important manque à gagner

Cette situation est une véritable aubaine pour les cultivateurs dans certains pays africains, comme le Cameroun, où le prix de vente du cacao a atteint 5 100 FCFA depuis le dimanche 17 mars 2024. En revanche, en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial, ce prix reste inchangé à 1 000 FCFA, ce qui suscite des interrogations quant à la répartition des bénéfices entre l'État et les vrais producteurs.


Cependant, tel que souligné dans un rapport d'Ecofin Pro, le modèle de commercialisation par anticipation du cacao en Côte d'Ivoire, engendre un important manque à gagner, tant pour le gouvernement que pour les producteurs.

Une clause prévoyant le versement d'une prime aux producteurs en cas de hausse inattendue des cours

Contrairement au Cameroun où le producteur vend directement ses fèves aux acheteurs au prix du marché international, sans intervention étatique majeure, en Côte d'Ivoire, le cacao est commercialisé par anticipation, avec des prix de vente fixés au début de chaque campagne.

Vers une clause ?

Ce système permet au Conseil Café-Cacao, l’instance nationale de régulation de la filière, de précommercialiser 70 à 80% de la récolte à des exportateurs. Mais il se révèle déficient lorsque le prix de vente anticipé est inférieur aux attentes, ce qui se traduit par des pertes financières considérables pour les caisses publiques et les planteurs.

Face à cette réalité, une révision du modèle s'avère nécessaire, avec l'introduction de mécanismes plus flexibles, plaide le rapport d'Ecofin Pro. Une proposition envisagée consiste à inclure une clause prévoyant le versement d'une prime aux producteurs en cas de hausse inattendue des cours, assurant ainsi une protection accrue contre les fluctuations du marché international.


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Article rédigé par

Samuel KADIO

Journaliste Reporter

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