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8 mars/Débat autour des filles dénudées dans les clips vidéos : Entre expression artistique et controverse sociale
Publié le : 08 mars 2024 par Donald GONLI

Le monde entier célèbre ce vendredi 8 mars 2024, la Journée Internationale des Droits de la Femme pendant que l’image de celles-ci est parfois banalisée dans l’industrie musicale à l’image de certains clips vidéos. Un sujet sur lequel devrait porter les réflexions en ce jour.
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Cas réels
Dans l’un des tableaux du concert de Kaaris au Bercy de Paris le 17 février dernier, le rappeur qui avait promis du ‘’ très sale’’ a fait ramener sur scène, une dizaine de danseuses assez dénudées qui effectuaient des twerks avec leurs formes généreuses et exécutants des scènes coquines. L’une d'elle en particulier retient l'attention du public : comme il est possible de l'apercevoir sur une vidéo Twitter postée par un fan, la danseuse arborait fièrement un plug anal luminescent au niveau de ses parties intimes, visible à travers sa tenue très légère. Si jusque-là cela se faisait dans les clips vidéos avec des scènes coupées ou floutées au montage, cette fois, c’est en live sur scène que les événements se déroulent.
Omah Lay concert guy is making now pic.twitter.com/RrsvYwzJt3
— Enzo Stryker (@Smith77Klay) February 28, 2024
Omah Lay a interrompu son concert quelques secondes le 24 février dernier à Londres, pour inviter une fanatique sur scène. Alors que la foule s’attendait à une sérénade, le chanteur a amené la jeune femme derrière le rideau de la scène.
Sans se gêner également, la fanatique s'est lâchée en se laissant aller au jeu de danse et gestes érotiques devant la foule en ébullition.
Le chanteur l’entraîne avec lui derrière un rideau pour une autre scène plus poussée devant toute la foule.
Effectivement, ce ne sont que les silhouettes des deux personnages qu’on pouvait distinguer. Le chanteur français d’origine camerounaise, Tayc, avait reproduit une scène similaire lors de son concert à Abidjan en 2023 et la liste n’est pas exhaustive.
Le débat
Depuis l'avènement de l'industrie musicale moderne, les clips vidéos ont joué un rôle crucial dans la promotion des artistes et de leur musique. Cependant, l'utilisation de l'imagerie visuelle, en particulier celle impliquant des filles dénudées, a souvent suscité des débats passionnés quant à sa pertinence artistique et à ses implications sociales. Cette pratique, qui remonte à plusieurs décennies, continue de diviser les opinions, reflétant ainsi les tensions entre la liberté d'expression artistique et les normes sociales.
D'un côté, certains soutiennent que l'utilisation de filles dénudées dans les clips vidéos est une forme légitime d'expression artistique, permettant aux artistes de transmettre leurs messages de manière créative. Ces partisans soulignent que la musique et l'art visuel sont des formes d'expression qui devraient être protégées, même si elles peuvent parfois choquer ou déranger. Pour eux, les clips vidéos offrent aux artistes la possibilité de repousser les limites et d'explorer des thèmes tels que la sexualité, la liberté individuelle et l'émancipation.
À mesure que l'industrie musicale continue d'évoluer, il est probable que ce débat persiste, avec des implications importantes pour la culture populaire et pour les bonnes mœurs
D'un autre côté, de nombreux critiques condamnent l'utilisation de filles dénudées dans les clips vidéos, les qualifiant d'objets sexualisés et contribuant à la culture de l'exploitation et de l'objetification des femmes. Ils affirment que ces représentations renforcent les stéréotypes sexistes et nuisent à l'estime de soi des femmes, en les réduisant à leur apparence physique plutôt qu'à leur talent ou à leur personnalité. De plus, certains soulèvent des préoccupations quant à l'impact de ces images sur les jeunes spectateurs, qui peuvent être influencés de manière négative par des représentations sexuellement suggestives.
🔴 Après cette scène au concert de TAYC à Abidjan, le chéri de cette fille aurait mis fin à leur relation car cette dernière a osé crier en public: "Je t'aiiiime TAYC" sachant qu'il était présent dans la salle. pic.twitter.com/ScpgD4zcJT
— Zone Presse📰 (@ZonePresse_) August 14, 2022
La question des filles dénudées dans les clips vidéos est également étroitement liée aux débats sur la censure et la régulation de l'industrie du divertissement. Certains gouvernements et organismes de régulation ont tenté d'imposer des restrictions sur le contenu des clips vidéos, en particulier lorsqu'il est considéré comme offensant ou inapproprié pour un jeune public. Cependant, ces efforts sont souvent critiqués pour leur potentiel de restreindre la liberté d'expression des artistes.
Préserver les bonnes mœurs
En fin de compte, le débat sur les filles dénudées dans les clips vidéos est complexe et multifacette, reflétant les tensions entre la créativité artistique, la liberté d'expression et les normes sociales. Alors que certains défendent le droit des artistes à repousser les limites et à explorer des thèmes controversés, d'autres appellent à une réflexion plus critique sur l'impact de ces représentations sur la société dans son ensemble. Le problème, est que les jeunes filles n'arrivent toujours pas à faire la différence entre ce qu'elles observent sur le petit écran et la vie réelle. Les bonnes mœurs sont mises à rude épreuve, les cas viols et de grossesses en milieu scolaire grimpe. En Côte d'Ivoire, selon le rapport 2023 du Conseil national des Droits de l'Homme, le pays a enregistré un total de plus de 3 580 cas de grossesse en milieu scolaire sur la période allant de septembre 2022 à avril 2023. pour ne citer que cet aspect.
À mesure que l'industrie musicale continue d'évoluer, il est probable que ce débat persiste, avec des implications importantes pour la culture populaire et pour les bonnes mœurs.
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Donald GONLI
Journaliste Reporter
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