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Centrafrique : François Bozizé renverse le pouvoir – Retour fracassant de l'ex-chef d'état-major

Publié le : 15 mars 2025 par DJOMANDE Aziz

L'EX-PRESIDENT CENTRAFRICAIN FRANCOIS BOZIZE (PH:DR)

L'EX-PRESIDENT CENTRAFRICAIN FRANCOIS BOZIZE (PH:DR)

L’ancien chef d’état-major et ex-président centrafricain François Bozizé a réussi un putsch ce lundi, s’emparant du pouvoir à Bangui après des affrontements avec les forces loyalistes.

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Selon des sources sécuritaires, ses partisans, appuyés par des milices alliées, ont pris le contrôle des institutions clés, dont la présidence et la télévision nationale. « Le peuple souffre, il était temps de libérer le pays du chaos », a déclaré un officier pro-Bozizé sous couvert d’anonymat. 

Bozizé, le retour d’un homme controversé 

François Bozizé, 77 ans, n’en est pas à son premier coup d’éclat. Arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2003, il a dirigé la RCA jusqu’en 2013, avant d’être renversé à son tour par la coalition Séléka. Condamné in absentia pour « crimes contre l’humanité » en 2023, il a toujours nié les accusations, se présentant comme un « sauveur mal compris ». Son retour marque un nouveau chapitre dans l’instabilité chronique du pays, miné par les conflits armés et l’ingérence étrangère. 

Dans les rues de Bangui, les réactions oscillent entre espoir et inquiétude. « Bozizé connaît le pays, il peut ramener la paix », affirme Jean-Paul, commerçant. À l’inverse, une militante des droits humains dénonce : « C’est un criminel qui revient pour se blanchir. La communauté internationale doit agir ! » 

Le gouvernement déchu, réfugié dans le sud, a qualifié le putsch de « trahison ». L’ex-président Faustin-Archange Touadéra, dont le mandat était contesté depuis des mois, a appelé à « la résistance populaire » dans un message audio diffusé sur les réseaux sociaux. 

Une prise de pouvoir préparée de longue date ? 

Selon des analystes, Bozizé bénéficierait de soutiens internes et externes. Des sources évoquent l’appui discret de milices locales et de partenaires régionaux hostiles à l’influence russe croissante sous Touadéra. « Certains voient en lui un rempart contre Wagner », explique un diplomate ouest-africain. Cependant, des témoins rapportent que des mercenaires russes auraient quitté Bangui heures avant l’assaut, alimentant les spéculations sur un retrait stratégique. Le Kremlin n’a pas encore réagi. 

L’Union africaine (UA) a « fermement condamné » le putsch, exigeant un « retour immédiat à l’ordre constitutionnel ». La France, ancienne puissance coloniale, a appelé à « la retenue », tandis que les États-Unis menacent de sanctions. Seuls quelques alliés régionaux, comme le Tchad, gardent le silence. 

Pendant ce temps, la Minusca (Mission de l’ONU en RCA) a renforcé ses patrouilles, craignant des violences intercommunautaires. « La priorité est d’éviter un bain de sang », insiste un casque bleu.  Bozizé promet des « élections libres dans deux ans* », mais son passé autoritaire suscite la méfiance. « Il a déjà refusé de quitter le pouvoir en 2013. Qui croit qu’il partira cette fois ? », s’interroge un opposant historique. 

 

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Article rédigé par

DJOMANDE Aziz

Journaliste Reporter

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