Après Grand-Bassam: Des tirs sèment la panique à Man

C'est la débandade dans le grand marché. Les services se ferment, chacun y va de son commentaire et l'on commence déjà à penser à ce qui est arrivé, il y a 48h à Grand-Bassam. Non, il ne s'agit pas des terroristes, mais plutôt le braquage de l'administrateur de la coopérative agricole moderne (Scoopam) de Duékoué qui venait faire une opération dans une banque commerciale de Man. Selon les informations à notre possession, M. Guiro Yacouba, la quarantaine révolue, administrateur de la Scoopam, a reçu un appel pour lui indiquer que l'opération est prête et qu'il pouvait procéder au retrait. Après le retrait de 33,136 millions, a-t-on appris, Yacouba Guiro, qui ne savait pas qu'il avait rendez vous avec la mort, embarque dans son véhicule immatriculé 59GH01. C'est à quelques mètres de la banque, que le patron de la coopérative de Duékoué essuie les premiers tirs sur son véhicule. L'homme n'a même pas le temps de savoir ce qui se passe qu'il reçoit, selon nos sources, une balle dans sa poitrine du côté gauche. Son chauffeur, Ouédraogo Moussa, quant à lui, abandonne le volant pour se retrouver dans la cour de la banque. Les malfrats, au nombre de trois, qui avaient déjà stationné leur véhicule non loin des lieux de l'opération, prennent la clé des champs avec le sachet contenant la somme d'argent retiré. L'infortuné Yacouba Guiro, transféré d'urgence au Chr de Man, n'a pas survécu à ses blessures après avoir perdu beaucoup de sang sur le chemin de son évacuation. Comme le malheur n'arrive jamais seul, Cherif Hamed, un commerçant de friperie à côté de la banque où il y a eu des tirs de somations, a lui aussi pris une balle qui a traversé son dos. Ce sont ces tirs qui ont fait croire aux populations que des terroristes étaient rentrés dans la capitale du Tonkpi. Ce qui a mis la ville de Man dans tous ses états. On pouvait voir des hommes et femmes courir dans tous les sens, sans oublier les commentaires et les interprétations portant sur la présence de djihadistes dans la cité. Notons que toutes nos tentatives pour entendre le directeur de la Banque sont restées vaines. Cela fait la troisième fois que des acheteurs de café et cacao de l'Ouest sont braqués à la sortie de cet établissement financier. Le premier responsable de la banque, selon ses proches, ne peut donner d'explication qu'en présence de son avocat dont il ne sait, pour le moment où il se trouve.

Achille KPAN (Correspondant régional)

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