2 Plateaux: Une Chinoise contrainte à la prostitution par ses compatriotes proxénètes

En effet, de sources introduites, dans la nuit du lundi 3 au mardi 4 août 2015, alors qu'il est endormi à son domicile situé au « Carrefour Duncan », aux 2 Plateaux, l'enseignant J.C.A. est réveillé par un bruit de chute dans sa cour. Quelqu'un vient sans doute d'escalader sa clôture. Et juste après, il entend des gémissements de douleur. Il est environ 4h du matin.

Avec courage et surtout précaution, l'enseignant va voir de quoi il est question. Sait-on jamais, il peut s'agir d'un malfaiteur. Mais que découvre-t-il ? Une Chinoise étendue de tout son long. La pauvre, en pleurs, a la jambe gauche brisée par la chute qu'elle vient de faire. Mais que lui arrive-t-il ? Et là, elle va raconter à l'enseignant qui la recueille et qui la met à l'abri, une histoire totalement renversante.

A en croire donc la dame d'une quarantaine d'années et qui répond aux initiales T.L., c'est depuis le jeudi 23 juillet 2015, en provenance de sa Chine natale, qu'elle débarque sur le sol abidjanais. Cela, poursuit-elle, sur invitation de compatriotes qui ont promis lui trouver un job honorable, dans un restaurant. Mais elle va se rendre compte que de job dans un restaurant asiatique, il n'en est rien. Son passeport est confisqué et elle est conduite aux 2 Plateaux, dans un bar climatisé chinois, offrant notamment des séances de massages particulières qui, très vite, tournent à des parties de jambes en l'air tarifées. En clair, précise-telle, elle est contrainte à la prostitution. Ainsi, tous les soirs, devant la menace de ses tuteurs, elle livre son corps à des clients qui ne se ménagent pas pour la « défoncer » dans des parties sexuelles endiablées.

Humiliée et profondément blessée dans sa chair, elle décide alors de « voler » sa liberté. C’est ainsi que cette nuit du lundi 3 au mardi 4 août 2015, profitant de l'inattention de ceux qu'elle qualifie de proxénètes, elle s'échappe et escalade la clôture qui lui permet de descendre dans un saut périlleux, dans la cour de l'enseignant. Pris de pitié devant ce récit pathétique, J.C.A embarque la Chinoise, grièvement blessée, dans un véhicule et la fait évacuer à l'Hôpital militaire d'Abidjan (Hma). La pauvre y est rapidement prise en charge.

Plus tard, trois de ses compatriotes, suspectés d'être les proxénètes, la localisent. Et nuitamment, ils tentent de l'enlever par deux fois. Fort heureusement pour T.L, ces tentatives sont vouées à l'échec grâce à la vigilance du personnel médical, mis au fait de sa mésaventure. D'ailleurs, les autorités sécuritaires sont saisies. Et le jeudi 6 août 2015, un détachement policier est commis à la surveillance de T.L à l'hôpital. Aussi, la représentation diplomatique de son pays en Côte d'Ivoire est-elle saisie. Et c'est sous forte escorte policière, que le lundi 10 août 2015, elle est sortie de l'hôpital militaire et conduite à l’ambassade de la Chine. Les autorités chinoises en Côte d'Ivoire sont donc à pied d’œuvre, nous dit-on, pour faire toute la lumière sur cette affaire rocambolesque, qui n'honore guère leur communauté.

KIKIE Ahou Nazaire

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