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Libération des cités universitaires/ Vive tension à Port-Bouët: Des ex-combattants refusent de partir

Publié le : 15 mai 2015 par Hervé Kpodion

Certains ex-combattants de Port-Bouët ont résisté aux Frci. (Photo d'archives pour illustrer l'article)

Certains ex-combattants de Port-Bouët ont résisté aux Frci. (Photo d'archives pour illustrer l'article)

La tension était encore vive, le jeudi 14 mai 2015, en début de soirée. Des barricades étaient toujours posées aux principales entrées de la cité universitaire 1 appelée aussi ‘’Djakarta’’.

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En face de la cité, des éléments du Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo) discutaient avec des militaires et des hommes en tenue civile. Certainement des hauts gradés des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Des riverains étaient entassés par petits groupes çà et là. Ils suivaient avec intérêt la scène.

Plus loin dans cette cité universitaire transformée en camp militaire depuis la chute de Laurent Gbagbo, en avril 2011, il y avait un attroupement. Un peu plus tôt le matin, un affrontement à l’arme de guerre avait éclaté entre les ex-combattants et les Frci du camp de Marcory. Ceux-ci ont été mis en mission avec comme objectif : dégager les ex-combattants des cités universitaires. D’ailleurs, un ultimatum avaient été donné à ces « sans matricule » pour qu’ils débarrassent le plancher. Mais ici, à la cité 1, il n’est pas question de « partir comme des cabris ». L’opération a conduit à plusieurs arrestations. Beaucoup sont partis mais quelques ‘’guys’’ sont encore présents sur les différents sites.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tu es courageux toi. Je te conseille de quitter les lieux, ce n’est pas bon de rester ici actuellement », nous indique un ex-combattant adossé à un étal dressé à l’entrée de la cité universitaire 3 appelée aussi base navale. D’autres autour de lui sont méfiants, ils sont sur les dents. « Qu’il parte ailleurs. Les gens là sont de l’autre côté. C’est là-bas qu’il y a eu des problèmes », affirme un autre ex-combattant, un gros cure-dent à la bouche. Il refuse qu’un élément s’adresse à la presse. Mais il est convaincu par des camarades. « Mon frère, vas dire au président de la République (Alassane Ouattara) de tenir sa promesse. Nous on est là. Nos 800.000 francs Cfa étaient prévus pour faire des magasins… », nous lance-t-il, mais il est coupé par un de ses compagnons. Un autre homme, robuste, au-delà de 1m80, affiche un grand sourire. « Je suis le jihadiste », affirme-t-il. Il se présente comme un « petit frère du ministre Hamed Bakayoko », sans vraiment livrer d’informations. Toutefois, il dit clairement craindre pour sa vie.

Dans la cité 3, le calme précaire qui prévaut est déchiré par des éclats de voix. Des hommes échangent sur les incidents du matin. Chacun fait son pronostic. Mais ils expriment tous, leur découragement face à la situation qu’ils vivent. Quant aux bâtiments des cités universitaires, ils sont dans un état de délabrement. On voit bien les effets de la présence des militaires « sans matricule » sur ces bâtisses qui appartiennent, en réalité, aux étudiants.

Jusqu’à ce que nous mettions sous presse, l’atmosphère était lourde, comme avant le déclenchement d’un raid aérien sur une région.

Hervé KPODION

Sauf autorisation de la rédaction ou partenariat pré-établi, la reprise des articles de linfodrome.com, même partielle, est strictement interdite. Tout contrevenant s’expose à des poursuites


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Article rédigé par

Hervé Kpodion

Journaliste Reporter

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