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Mariam Sankara (Veuve de Thomas Sankara) : « Compaoré n’est plus là, je vais rentrer »
Publié le : 07 novembre 2014 par Abraham KOUASSI
Mariam Sankara espère que la lumière sera faite sur la mort de son mari. (Photo d'archives)
Exilée en France suite à l'assassinat de son époux, il y a 27 ans, Mariam Sankara entend rentrer au Burkiba Faso, son pays, après la chute de Blaise Compaoré.
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La veuve du leader de la révolution burkinabé a donné son sentiment sur la situation dans son pays. C’était au cours d’un entretien, hier jeudi 6 novembre 2014, sur la radio britannique BBC.
Mariam Sankara : Compaoré pensait s’éterniser au pouvoir. Et, il n’a pas envoyé un développement dans le pays. Au Burkina, la population n’a fait qu’augmenter. Il devait être là pour le bonheur du peuple. Cette population en a eu marre et est arrivé ce qui est arrivé. Depuis les manifestations de 2011, on savait que c’était la fin de son pouvoir. Tout le monde pensait que les militaires allaient faire un coup d’Etat. Mais, ça n’a pas été le cas et, c’est une insurrection populaire qui l’a fait partir. Donc, c’est quand même étonnant que les militaires veuillent se comporter comme si c’était un coup d’Etat. Les militaires sont des Burkinabè. Ils font partie du peuple. Ils ont un rôle à jouer. C’est la défense et la sécurité. Ce serait bien qu’ils se cantonnent à cela.
Donc, vous privilégiez les civils ?
M.S : Je préfère une direction civile parce que, c’est une insurrection. Ce n’est pas un coup d’Etat. C’est la population qui est sortie. Des personnes se sont sacrifiées. Des personnes sont mortes surtout, devant le palais. Compaoré aurait donné l’ordre de tirer sur ces personnes. Les militaires auraient pu éviter tout cela s’ils avaient fait un coup d’Etat depuis le mardi quand il y a eu la mobilisation. S’ils avaient fait un coup d’Etat, peut-être que cela aurait évité les morts. Ils pouvaient seulement, arrêter Compaoré. Ça n’a pas été fait. Il a fallu que la population sorte pour s’exposer. Je pense que cette population est sortie en sachant ce qu’elle veut. Donc, elle a toutes les compétences pour mener cette transition.
27 ans que vous êtes en exil. Est-ce que vous allez rentrer au pays ?
M.S : Je vais rentrer au pays. Compaoré n’est plus là, je vais rentrer. J’attends que la situation soit claire. Je rentrerais dans mon pays.
Vous allez rentrer avec vos enfants ?
M.S : Je vais rentrer avec mes enfants. Ils sont maintenant grands. Ce sont des adultes. Eux aussi vont rentrer. Je peux maintenant rentrer dans mon pays comme tout Burkinabé. Je rentre et je sors comme ça me plaît.
Rentrée au pays, vous allez travailler ou faire de la politique ?
M.S : Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est que je suis Burkinabé. Je suis fière de ce pays. Tout ce qui se passe m’interpelle. J’ai toujours soutenu mes camarades politiques, les gens qui se battent pour l’idéal de mon mari. Je continuerais à les soutenir, à les encourager. Ma préoccupation, c’est la mémoire de mon mari. Je me bats pour cela.
Cela veut dire que vous allez réactiver le dossier ?
M.S : Dès que ce sera possible. Avec les avocats, on verra ce qu’on peut faire. On le fera.
Qu’est ce qui a bloqué ce dossier ?
M.S : Je suppose que c’est parce que Compaoré était au pouvoir. C’est Compaoré qui ne permettait pas à la justice de faire son travail. Nos avocats ont mené plusieurs tentatives aussi bien au plan national qu’international. Mais, le dossier n’avance pas. Cette fois-ci, nous espérons qu’il pourra avancer.
Durant ces 27 ans d’exil, vous avez travaillé ? Vous avez été aidée ?
M.S : Je me suis battue comme tout le monde. J’ai survécu.
Blaise Compaoré est parti après avoir dirigé le Burkina pendant 27 ans. Quel est votre souhait le plus profond pour le Burkina ?
M.S : Mon souhait est que l’alternative qui va arriver soit pour le peuple. Que ce soit un développement dans l’intérêt du peuple Burkinabé. Que la personne qui va être choisie travaille dans l’intérêt des Burkinabè.
Retranscrit par Abraham KOUASSI
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Abraham KOUASSI
Journaliste Reporter
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